Table à écrire de la première antichambre de Madame Elisabeth à Versailles par, David Roentgen 1774

David Roentgen,( 1743-1807 ) Actif à Neuwied de 1772 à 1795 Maître à Paris en 1780; ébéniste et mécanicien du Roi et de la Reine en 1785.

Cette table de marqueterie peut être avec certitude rapprochée d’une oeuvre de David Roentgen (1743-1807). Elle est à motifs de fleurs, et de rinceaux, il a été relevé sur cette table une signature avec un R gothique, la découverte en 1999 d’un parchemin collé à l’arrière du tiroir où était imprimé une couronne fermée, démontrera l’origine royale de cette table.

Ce type d’étiquette de papier, ou de parchemin étaient à la fin du règne de Louis XVI appliquées au fer chaud ou, le plus souvent au pochoir, elles pouvaient varier de taille selon les dimensions du meuble. Cette table de marqueterie est inscrite au n°122 de l’inventaire général du mobilier de la couronne, dressé en 1775, et située à Versailles, une si grande similitude avec la table inscrite sur l’inventaire, ainsi que ses dimensions, fait que le doute est à peine permis, elle est décrite de la façon suivante:

“Une table à tiroir de marqueterie à fleurs de bois de plusieurs couleurs sur fond d’ébène, à compartiment de bois, de violet profilé, de bois blanc ayant au milieu un vase de fleurs d’où sortent deux grands rinceaux, portée sur son pied de quatre piliers en guaine, de même marqueterie dorée haut et bas, longue de trois pieds deux pouces sur vingt-six pouces de large et vingt neuf à trente pouces de haut.”
A Versailles

Au mois d’août 1774, David Roentgen fit son premier voyage en France. Il vint y établir des contacts avec la Cour, que dans les années suivantes il renforça en livrant des meubles au Roi et à la Reine. Roentgen obtint le titre d’ébéniste mécanicien de la reine, Marie-Antoinette portant intérêt aux artistes de langue germanique lui accorda ce titre.

Cette table à écrire, arrivée à Versailles en août 1774, a certainement fait partie d’un convoi de meubles, acheminé par Roentgen, pour montrer ses productions à la Cour de France. Cette table de marqueterie a sans doute, parmi d’autres meubles, été offerte ou, peut être vendue au roi Louis XVI et, la reine Marie-Antoinette, depuis peu sur le trône de France.

“Comme le souligne Christian Baulez concernant David Roentgen, les achats de la Cour de France sont difficiles à cerner, car ils furent payés sur des cassettes privées, et jamais portés sur les inventaires officiels”.

Concernant la localisation de cette table dans le château, on la soupçonne placée dans l’aile du midi, dans la première antichambre des appartements de Madame Elisabeth, soeur du Roi.

Dans l’inventaire des meubles du Garde Meuble de la Couronne, existants à Versailles en 1776, il est inscrit de façon succinct dans la première antichambre (une table de bois blanc à tiroir). L’inventaire général du mobilier de la couronne mentionne une table de bois violet de “bois blanc”. On peut comparer cette description, avec une table de bois de rose) décrite également de façon succinct dans l’inventaire de 1776, et placée dans la chambre à coucher d’été de Madame Sophie à Versailles, et inscrit sous le N°1881 de l’inventaire général du mobilier de la couronne où elle est décrite de la façon suivante:

“Une table de bois de violet et bois de rose à placage, sans tiroir, chantournés et ornée de chutes, rosettes et pieds de bronze doré d’or moulu longue de trente quatre pouces sur vingt de large et vingt six de haut.”
A Versailles

La table de bois blanc à tiroir décrite succinctement dans la première antichambre de Madame Elisabeth, permet d’établir qu’il s’agit probablement de celle inscrite sous le N°122 de l’inventaire général du mobilier de la couronne.

L’inventaire des meubles du château par appartements en 1786 et 1787 mentionne à nouveau la table, pourtant l’inventaire général des meubles du château et de dehors, à Versailles en 1785, ne mentionne plus la table dans la première antichambre de Madame Elisabeth.

Il semble qu’elle ait été déplacée, après cette date, aucun inventaire ne fourni d’indication précise, cette table à tiroir de marqueterie aurait été placée dans le Garde Meuble de la Reine, où en effet y étaient placés de nombreux meubles, que la reine avait inscrits et radiés de l’inventaire Royal. Marie-Antoinette y faisait enregistrer principalement le mobilier commandé par elle, et dirigea ce département, assistée de Charles Bonnefoy-Duplan, son Garde Meuble et concierge de Trianon. Cet inventaire du Garde Meuble privé de Marie-Antoinette a disparu sous la Révolution.

Cette table à écrire a fait partie de la dispersion en masse du mobilier de la couronne à Versailles en 1793 et 1794. Les lots étaient décrits de façon sommaire, c’est la raison pour laquelle il est malaisé de relever certains d’entres eux avec exactitude. Cette table peut être assimilée au N°3496 vendu à l’encan le 27 janvier 1794: “une table à écrire en divers bois de rapport de l’art adjugée pour deux cent soixante livres au sieur Goret fils omis de Livrée chez Bonnefoy à Versailles”.

Frédéric Happel – Patricia Delandines

Cette table a reçue une autorisation de sortie du territoire par la direction des musées de France

 

Archives Nationales: série o1 – 33/34 inventaire général des meubles de la couronne tome troisième en 1775. 34/59 inventaire des meubles du garde meuble de la couronne existants à versailles en 1776. 34/61 inventaire des meubles du château par appartements à versailles en 1786-1787.

 

Un fleuve par Jean-Jacques Caffieri signé sur la plinthe et daté 1759, hauteur 57cm.

 

P1050343P1050338P1050342-001P1050339-001P1050340Jean-Jacques Caffieri ( Paris 1725 – Paris 1792 ).

Statuette en terre-cuite patiné bronze maquette pour la réception à l’Académie Royale signée sur la plinthe devant, Par M. CAFFIERI et daté 1759. Hauteur, 57 cm.

 

Un fleuve

Ce fleuve d’inspiration baroque est avec certitude le modèle, que présenta Caffieri pour le  concours de maîtrise. la finesse de l’exécution, est remarquable dans tous ses détails.

Caffieri à fait preuve, concernant cette maquette en terre-cuite, d’une grande virtuosité.

Agréé à l’Académie en 1757, Caffieri avait présenté une figure de fleuve en plâtre, il l’exposa au salon la même année. Il fut reçu à la séance du samedi 28 avril 1759, et présenta à l’assemblée, pour son morceau de réception, un fleuve en marbre, suivant ce modèle en terre qu’il avait soumis à  la compagnie, que celle -ci avait approuvée. Ce fleuve en terre-cuite constitue un témoignage important, le marbre est visible dans la galerie des morceaux de réception au musée du Louvre.

Ce fleuve probablement resté dans l’atelier de Caffieri après son décès, fut sans doute dispersé lors de la vente de l’atelier du Louvre, concernant les bustes et les statues. La première vente eu lieu le lundi 6 août 1792, et les jours suivants, la deuxième vente comprenait les statues, groupes, bustes, tant de Caffieri lui-même que de Lemoine, Julien, Bouchardon,et François Legros.

Cette oeuvre majeur de Jean-Jacques Caffieri,  n’a depuis fait l’objet d’aucune exposition et, n’ai jamais apparu en vente publique.

Frédéric Happel – Patricia Delandines

 

 

 

Oeuvres en rapport: terre cuite attribuée à Jean- Jacques Caffieri étude présumée pour le morceau de réception rf.2269, Paris musée du Louvre.

Autre version: Un fleuve statuette en marbre morceau de réception Haut. 61cm, sur la plinthe devant: Par M Caffieri 1759. mr. 1773, Paris musée du Louvre

Louvre conférences et colloques février-mars 1997, la preuve de l’excellence morceaux de réception dans la vie artistique des XVII et XVIII siècles.

Bibliographie: Jules Guiffrey les Caffieri sculpteurs et fondeurs-ciseleurs étude sur la statuaire et sur l’art du bronze en France au XVII et XVIII siècles ( premières expositions de Caffieri ) Paris 1877.

Stanislas Lami, dictionnaire des sculpteurs de l’école française au XVIII siècle – tome premier – paris 1910.