Jean-Henri Riesener fournisseur du Garde-Meuble Royal de 1774 a 1785.

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L’ébéniste Jean-Henri Riesener, peint par Antoine Vestier
en 1786 Jean-Henri Riesener(1734-1806), né près d’Essen en Rhénanie vint très jeune à Paris et entra dans l’atelier de son compatriote, l’ébéniste Oeben, alors installé à l’Arsenal.
A la mort de son maître (1763), la direction de l’atelier lui fut confiée par Mme Oeben, qu’il épousa quelques années plus tard.
Devenu titulaire de la fabrique, Riesener obtint la maîtrise le 23 janvier 1768, et fut chargé de terminer le fameux bureau à cylindre, dit ” bureau du Roi “, laissé inachevé par son prédécesseur (Musée de Versailles).
La période la plus brillante de sa carrière commence lors de l’avènement de Louis XVI quand Joubert, alors très âgé, lui cède sa charge d’ébéniste ordinaire du Mobilier de la Couronne avec sa clientèle.
le premier ébéniste de France est alors Riesener; sa renommée est immense, toute la Cour et la haute noblesse se fournissent chez lui, des meubles magnifiques, aux prix élevés sortent de son atelier.
A partir de 1784, les difficultés financières du royaume incitent l’administration du Garde-Meuble à contrôler ses comptent, puis à réduire ses prix; seuls la Reine et quelques grands seigneurs continuent de lui commander de meubles.
La révolution priva Riesener de toute clientèle.
Il vit vendre à Versailles des meubles livrés par lui quelques années auparavant,en racheta quelques-uns à bas prix, mais ne pouvant pas les écouler, il mourut dans la gêne après avoir connu l’opulence(cf. Salverte,p.268-270; Verlet, 1955,p.5,8).

Georges Jacob Menuisier ordinaire de Monsieur comte de Provence et frère du Roi.

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Georges Jacob, Cheny 1739 – Paris 1814.

 

Natif de Bourgogne, de Cheny selon les uns; de Selongey selon les autres; formé chez Delanois, il y acquiert un certain goût, que dès dispositions déjà naturelles vont lui permettre de mettre en valeur. Jacob commence ses premières livraisons pour la Couronne en 1773, il est en particulier chargé d’entretenir les meubles boulle de Louis XIV. c’est ainsi que l’on retrouve son estampille sur des pièces qui lui sont antérieurs.

Mais son goût le pousse à la création de pièces de menuiserie hors du commun, que ce soient des sièges, des écrans, des consoles, …..tout ce qui peut être fait en bois massif passe entre ses mains. Il y a en lui un goût inné pour la création, une façon très particulière de concevoir les pièces, en devançant la mode plutôt qu’en la subissant; il fait preuve d’une fantaisie très brillante d’autant qu’il sculpte lui-même ses pièces. Il est à l’origine de nombre de perfectionnements dans le mobilier, et d’idées nouvelles: les plus importants sont les châssis circulaires et les pieds en console de ses oeuvres Transition.Il conçoit sans hésiter une production du plus pur style Louis XV et du plus beau Louis XVI en passant par un style Transition accompli.

C’est un des premiers en France, sinon le premier à utiliser l’acajou pour les sièges dont il invente le dossier gerbe de lyre. Très grande amatrice d’art et de luxe, Marie-Antoinette ne tarde pas à lui commander les plus belles pièces de mobilier qui aient jamais été livrées à Versailles. des lors les commandes royales affluent, du Comte d’Artois pour lequel il meuble le Palais du Temple,du Comte de Provence auquel il livre un mobilier dans le goût chinois.Dorénavant il travail avec les plus grands spécialistes: les sculpteurs Rode et Ramier, le tapissier Capin, le peintre doreur Aubert.

Condé lui demande plus tard d’embellir le Palais Bourbon et Chantilly, sa fille la princesse Louise, lui fait décorer son appartement parisien. Son talent est reconnu de tous,David le peintre, lui fait faire tout un ameublement évoquant les souvenirs grecs et romains.

Très habile politique, il n’est pas trop inquiété par la révolution; il se met naturellement à la disposition de la Convention, puis avec Percier et Fontaine il livre les stalles des sept cent soixante députés, les banquettes du public, les bureaux des secrétaires et les tribunes.Il va même jusqu’à livrer des crosses de fusil de très beau noyer à l’armée.

Sous la terreur il est protégé par David qui siège au comité de salut Public il n’est dons pas inquiété. Les temps étant plus cléments il se met au service du Directoire, de l’Empire puis il retrouve un ancien client devenu monarque, le Comte de Provence, auquel il livre des sièges et lits.

La variété, le nombre de ses pièces est énorme, presque incalculable. On a peine à croire qu’une telle quantité de meubles soit sortie d’un seul et même atelier.

 

Jean-Jacques Caffieri Sculpteur du Roi, 1725-1792.

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Fils du célèbre bronzier Jacques Caffieri,  Jean-Jacques Caffieri est né le 30 avril 1725 dans le quartier de Saint-Germain à Paris. Par ses talents de sculpteur, il se démarque du reste de sa famille, il étudie avec son père puis entre dans l’atelier de Jean-Baptiste Lemoyne  ou il apprend les bases du métier, le maniement de l’outil et toute la partie matériel de l’art. IL obtient le prix de Rome en 1748 et reçoit l’année suivante son brevet de pensionnaire à l’Académie de France à Rome ou, il restera pendant cinq années. De retour à Paris les premiers mois de 1754, il prépare son agrément à l’Académie Royale, de peinture et de sculpture. Agréé le 30 juillet 1757, il devient académicien lors de la séance du 28 avril 1759. Fidèle à la statuaire baroque de type Berninien, il est reçu sur une statuette en marbre représentant un fleuve.Ce marbre est exposé au département des sculptures: Galerie pour les morceaux de réception du musée du Louvre.Nommé adjoint à professeur en 1768, il deviendra professeur en 1773, il bénéficie alors d’un atelier au Louve et d’un logement. Sa carrière au service des bâtiments du Roi lui amène le succès, Le Comte d’Angivillers lui passe une commande pour la série des grands hommes illustres de la France: deux statuts en marbre de Molière et Corneille, ses deux sculptures sont toujours exposées au Louvre. Une clientèle avisée lui passe commande pour des sujets variés ou, Caffieri maîtrise aussi bien le marbre que la terre. Sa carrière de portraitiste est exemplaire, ses portraits d’après nature sont d’une vérité saisissante, il avait le don comme nul autre, de faire briller le feu du regard et, de saisir la reproduction d’un visage, par une acuité visuelle infaillible. Jean-Jacques Caffieri était incontestablement, dans cette deuxième moitié du XVIII siècle, le plus grand portraitiste avec son rival  Jean-Antoine Houdon. Caffieri exposera au salon jusqu’en 1789, en 1792 il se proposera pour la garde des tableaux et sculptures renfermés dans les salles de l’Académie Royale, il ne pourra longtemps remplir cette tâche, Caffieri décède à son domicile du Quartier Saint-Germain à Paris le 21 juin 1792.

 

Frédéric Happel – Patricia Delandines